Edouard Manet (1832-1883) et Edgar Degas (1834-1917) sont tous deux des acteurs essentiels de la nouvelle peinture des années 1860-80.
Cette exposition qui réunit les deux peintres dans la lumière de leurs contrastes incite à porter un nouveau regard sur leur réelle complicité. Elle montre ce que la modernité picturale eut d’hétérogène, de conflictuel, et révèle la valeur de la collection de Degas où Manet prit une place plus grande après son décès.
Dans Degas Danse Dessin, où il est beaucoup question de Manet, Paul Valéry parle de ces « coexistences merveilleuses » qui confinent aux accords dissonants. Parce qu’elle réunit Manet et Degas dans la lumière de leurs contrastes, et montre combien ils se définissent en se distinguant, l’exposition, riche de chefs-d’œuvre jamais réunis et d’un partenariat sans précédent avec le Metropolitan Museum of Art de New York, invite à porter un nouveau regard sur l’éphémère complicité et la durable rivalité de deux géants.
Le parcours rend aussi plus saillant ce que la modernité picturale, en son point d’émergence, puis d’essor et de succès, eut de conflictuel, d’hétérogène, d’imprévu. Il donne enfin toute sa valeur à la collection de Degas où, après le décès de Manet, ce dernier prit une place de plus en plus impérieuse. La mort les avait réconciliés.