Bérénice, Titus, empereur de Rome, et Antochius, au-delà du douloureux triangle amoureux et politique, révèlent l’histoire d’une femme. Une femme qui sombre, dont la profondeur des silences est aussi tonitruante que le son de voix. En maître du Gesamtkunstwerk wagnérien – oeuvre totale, réunissant les arts dans la perspective d’exprimer l’unité de la vie –, Romeo Castellucci convoque dispositifs sonores et plastiques à l’appui du jeu d’une Isabelle Huppert centrale et tellurique. Peuplé d’êtres quasi spectraux, un univers fantasmagorique laisse apparaître une icône, car il s’agit bien là de la quintessence du théâtre, par le théâtre, pour le théâtre.
Mélanie Drouère